« Avant de monter sur scène, je fais un FaceTime avec Sofia et les enfants » – Corneille

Certains croient peut-être qu’avant de monter sur scène, en coulisses, les artistes ne tiennent pas en place et sont exubérants… En tout cas, nous pouvons vous assurer que ce n’est vraiment pas le cas du chanteur Corneille, pour qui c’était soir de première récemment à L’Olympia de Montréal. 

Corneille, pendant que certains de tes musiciens regardaient avec attention un match des Canadiens à la télé, dans le salon situé au sous-sol de la salle de spectacle, toi, tu étais dans ta loge. Seul. Est-ce une habitude que tu as depuis longtemps?

Oui, je prends toujours un petit moment pour moi, pour être seul et réchauffer ma voix, et me recueillir. Je repasse le show dans ma tête, je ne parle pas. Je t’accorde une entrevue ce soir, mais je fais ça très rarement. Je préfère ne pas parler. Avant, je me laissais piéger par la pression d’être sociable, de mettre les gens à l’aise avant le spectacle, d’avoir l’air du gars cool. Depuis quelques années, j’ai changé ma routine. Je ne fais plus rien avant le show, je passe une bonne heure seul, dans ma loge. J’ai besoin de ce moment de recueillement. Dans la vie de tous les jours, je ne suis pas quelqu’un d’hypersociable, je suis plutôt réservé.

 
Et maintenant, comment te sens-tu à quelques minutes du début du spectacle?

Je suis excité, un peu nerveux et impatient. C’est le début d’une longue série de spectacles. Je me promène au Québec, je vais ensuite aller en France, puis revenir ici.

Il y a longtemps que tu n’as pas fait de tournée au Québec? 

Ça fait 13 ans, j’étais dû! Ce sont des retrouvailles avec le public québécois, avec le nouvel album, les radios. Je dirais que ça a commencé un petit peu avec le spectacle Forever Gentlemen (avec Garou, Roch Voisine et Marie-Eve Janvier lors de la dernière série de spectacles).

Tu vas aller dans des villes où tu n’as jamais chanté?

Oui, et j’ai franchement l’impression de faire ma première tournée au Québec. C’est vraiment l’fun, les gens me connaissent, mais j’ai la sensation de faire un show pour la première fois devant ces publics que je n’ai pas visités avant. Et même ceux que j’ai visités, car ça date d’il y a 13 ans. 

scène

Et quelle est la différence entre le Corneille d’aujourd’hui et celui d’il y a 13 ans?

Oh mon Dieu! Je dirais que je suis meilleur en show, je donne un meilleur spectacle. Je bouge plus, je suis plus libre vocalement et physiquement, et je suis encore plus reconnaissant, avec le temps qui passe, que le public soit encore là. Il a su rester, et ça, je l’apprécie encore plus. Et pour le spectacle en tant que tel, j’ai un super band de sept musiciens. Nous sommes huit sur scène. Je joue avec eux depuis sept ou huit ans, et ils participent aussi à l’enregistrement de mes albums.

As-tu une routine avant le spectacle, prends-tu un repas?

Je mange très peu, je prends deux ou trois petites pointes de sandwichs et je bois beaucoup d’eau et de thé. Je suis assez sage. Je n’ai pas le choix afin d’être en forme vocalement. 

Sofia, ton épouse, est-elle toujours là avec toi lors d’un spectacle?

Non, en fait, c’est rare qu’elle soit présente. Ça fait d’ailleurs partie de ma routine lorsqu’elle est à la maison: avant de monter sur scène, je fais un FaceTime avec Sofia et les enfants, et quand ce n’est pas possible, nous nous envoyons des textos. 

J’imagine qu’il doit être important pour toi que Sofia soit à tes côtés, qu’elle soit là pour t’encourager?

C’est essentiel! Mes bébés artistiques sont un peu les siens aussi. Avant les spectacles, je dirais qu’elle stresse plus que moi parce qu’elle n’a pas de contrôle; elle espère simplement que tout va bien se passer, que je vais avoir de la voix et me souvenir de toutes mes paroles. Et que je vais être bien à la fin de l’expérience. 

Le spectacle est maintenant terminé. Comment te sentais-tu en coulisses, avant de chanter?

J’avais hâte de monter sur scène, je n’étais pas stressé, même s’il y avait un petit peu de nervosité parce que je voulais bien faire. Je savais que le show était prêt, et j’avais tellement confiance en mes musiciens. Quand je sais qu’ils sont prêts, ensuite je n’ai qu’à passer un bon moment sur scène. 

C’est excitant de te retrouver devant une salle comble, face à un public qui t’attend avec impatience?

Oui! Et c’est là que je me dis que j’ai été fou de commencer dans cette carrière! Quand j’arrive sur scène et que je vois tous ces visages, ces gens assis qui sont contents d’être là pour passer un bon moment, c’est une expérience très étrange. De voir tout ça avant même que j’aie commencé à chanter, ça me donne un boost automatiquement. Quand j’ai débuté, je faisais des premières parties de spectacles, les gens n’étaient pas là pour moi, ils n’étaient pas contents de me voir, ils attendaient l’autre artiste, et je me demande encore où je parvenais à trouver ce boost pour aller de l’avant. Avec le recul, je trouve que j’avais énormément de courage, et les jeunes artistes qui commencent en ont aussi beaucoup et je les admire.

Le look impeccable, tiré à quatre épingles, c’est important pour toi?

Ça fait partie du spectacle. Même quand je faisais de très grandes salles, je n’ai jamais eu de projections ou d’artifices. Mon spectacle a toujours été mon band, mes chansons, et le côté costume et habit, c’est ça mon décor. C’est toujours une occasion spéciale que d’aller devant un public qui a payé ses billets, qui vient te voir sur scène et t’acclame. C’est un engagement de la part de ceux qui ont des enfants et qui ont payé pour les faire garder. Ils se déplacent pour moi. Donc, c’est une rencontre importante et j’aime l’idée que je m’habille pour l’occasion.

Aimes-tu quand des artistes et des amis viennent te voir après le spectacle?

Je sais ce que c’est que d’être un artiste et d’aller voir un show d’un autre artiste. Quand je reçois de l’amour et de la bienveillance de leur part, ça me touche énormément, surtout quand ce sont des gens que j’admire.

Source : 7 jours