Enfant du Rwanda, le chanteur a perdu son frère, son père, sa mère et ses sœurs lors du génocide, en 1994. Il s’est livré à France 2.
Longtemps, Corneille a préféré tourner son regard vers la scène, incapable d’affronter le drame de son enfance au Rwanda. Pourtant, derrière le chanteur à succès se cache un homme brisé. « Si je pleurais, combien de temps ça allait durer ? Je ne voulais pas ouvrir cette brèche-là », confie-t-il au JT de France 2.
« Un nez pas hutu » JT
Il aura fallu 22 ans pour qu’il se plonge dans son histoire. Pour le livre qu’il vient de publier, Corneille a dû revivre cette nuit tragique du 15 avril 1994. « Quand ma mère m’a réveillé, toute ma famille était dans le salon, avec ces hommes armés, et on me demande de m’asseoir. Là, ces hommes commencent à tirer », raconte-t-il. Il a alors le réflexe de sauter par-dessus le canapé, il sera le seul survivant. « J’ai perdu mon père, ma mère, mes deux frères, ma petite sœur. Perdre le tout en une nuit, c’est mourir un petit peu », dit-il. Il fuit alors vers le Congo voisin et explique avoir peur d’être repéré, car « mon nez n’est pas clairement hutu », ajoute-t-il.